Fusion nucléaire rime avec Japon

Publié le : 05 janvier 20226 mins de lecture

Fusion nucléaire froide, la revanche d’Osaka. En 1988, Fleishman et Pons, de l’université de l’Utah, annoncent qu’ils ont obtenu des réactions nucléaires dans un tube à essai. Le scoop secoue la presse. De nombreux universitaires ridiculisent ce phénomène. Mais le monde entier ne cède pas. Des chercheurs courageux créent une communauté pour défendre ce qui sera défini par l’acronyme FNF, de Cold Nuclear Fusion. Les motivations des détracteurs : il n’existe pas de théorie officielle de l’expérience, qui n’aurait aucune valeur puisqu’elle n’est pas reproductible. Le monde de la FNF répond que les grandes découvertes ne sont pas basées sur des théories mais sur des expériences qui obligent à modifier les paradigmes et que l’absence de reproductibilité ne peut nier un phénomène.

Contexte et réalité

Giuliano Preparata (Université de Milan) développe ici une théorie sophistiquée. Peu l’étudient. Mais les activités se poursuivent, bien que difficilement, dans certains laboratoires publics et certaines universités. Les contributions privées n’ont pas manqué. Une liste de diffusion animée par un médecin philosophe de Rome a entretenu le débat entre insultes, propositions et critiques. Le professeur Celani (INFN – Institut national de physique nucléaire), actif dans cette liste de diffusion, a continué à collaborer avec l’université d’Osaka. La tentative d’un projet sérieux italo-japonais a échoué. Mais quelque chose a changé. Le 22 mai 2008, Yoshiaki Arata a présenté à l’Université d’Osaka un démonstrateur fonctionnant avec l’énergie FNF. Et maintenant, à la postérité, la difficile réponse.

Gianni Degli Antoni

Entre-temps, par hasard mais pas par accident, à Frascati le Nobel B. Josephson a tenu un court séminaire (nobel caduc pour le Cicap, comme preuve qu’il y a des nobles caducs mais aussi des nobles, c’est-à-dire que la Science Officielle se donne la peine d’emblayer et de déblayer à son droit et à son plaisir). On attribue à Josephson de s’occuper de paranormal (parmi ses études régulières : la fusion froide et la mémoire de l’eau) mais en fait, comme l’a précisé le physicien Vittorio Marchi dans une récente conférence, le terme est déplacé. C’est la normalité pure, point final. En fait, nous accolons le terme paranormal à tout ce qui est nouveau : de la série, si une expérience ne se rouille pas à force d’être répliquée, elle est paranormale.

Déclarations et commentaires

Le médecin-philosophe romain auquel Degli Antoni fait référence s’appelle Vincenzo Valenzi, membre du Comité scientifique de la science et de la connaissance, et voici sa déclaration sur la conférence de B. Josephson : « C’était une lecture magistrale sur la méthode scientifique et la philosophie de la science contemporaine. Le Nobel anglais, qui, classiquement, ne devrait pas avoir de problème avec les connaissances de base, a discuté des histoires d’hommes de science actifs sur de nouvelles découvertes toujours en équilibre dans le Hall du dernier voyage, entre le paradis de Stockholm et l’enfer des hérétiques. Une vieille histoire, déjà vue, qui prend toutefois de nouvelles teintes à une époque où la technologie et la connaissance se sont répandues et développées pour devenir, en fait, un pouvoir en soi et, comme le craignait Einstein, une église.

Connaissances et savoir

Les méthodes sont les formats modernes de l’inquisition qui n’est plus sainte, peut-être sous la forme Vitellonienne sans précédent de l’Ig-Nobel, qui, avec le James Randi et d’autres nobles institutions luttant contre la pseudo-science, garderaient les portes de ce qui était autrefois les tours d’ivoire du pouvoir de Sapienza. Aujourd’hui, alors que même l’ouvrier a un fils médecin, et que l’électronique et les technologies de l’information ont accéléré les processus d’innovation presque à la vitesse de la lumière, il est quelque peu embarrassant de voir les prétendus gardiens du savoir pointer du doigt les nouvelles découvertes et les nouvelles théories qui n’appartiennent pas au corpus des connaissances communément admises,

Développement de nouvelles technologies

Dans les laboratoires de l’Industrie, dans les centres de recherche militaire où l’on vit et gagne sur l’innovation et sur le développement de nouvelles technologies, il n’y a pas de place pour ces mandarins. Le jeu de la connaissance et de la vérité n’a donc pas le temps biblique de Galilée, mais brûle souvent en l’espace de quelques années, au maximum, d’une décennie, comme pour l’histoire de la fusion froide et de la mémoire de l’eau, qui bien que qualifiées de canulars et de fausse science par les nouveaux prêtres veaux Harvardiens, ont poursuivi leur vie karstique et réapparaissent dans l’expérience (à Osaka avec l’expérience gagnante d’Arata pour la fusion froide) et dans la théorie (à Boston avec Widom et Srivastava pour la mémoire de l’eau).

Nouvelles théories

Srivastava présentera la nouvelle théorie le 11 juin à Frascati à l’INFN, tandis qu’à Osaka Arata poursuit son travail avec d’autres groupes dans le monde, principalement à l’INFN Frascati, où Francesco Celani avec son groupe a depuis longtemps reproduit et développé le travail japonais.A ma petite échelle, je pars pour Yalta où le monde russe organise une dizaine de jours sur la biotechnologie, la pharmacologie etc… pour me rendre à Kiev où cette fois l’OTAN a organisé un séminaire avancé de cinq jours : « Molecular Self-Organization in Micro-Nano and Macro-Dimensions : From Molecules to Water, to Nanoparticles, DNA and Protein ». Si notre pays veut regagner des places dans le classement de la compétitivité (des tristes positions en bas du tableau où nous avons glissé), il est peut-être temps de commencer à réfléchir à la leçon que Brian Josephson a voulu nous donner le 27 mai ».

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